mercredi 7 janvier 2015

Meurtriers, vous avez déjà perdu !



Il y a quelques minutes à peine le siège de Charlie Hebdo a été pris d'assaut par deux hommes encagoulés et armés de fusils automatiques.

Dix personnes travaillant au journal ainsi que deux policiers sont décédés. Les meurtriers ont pris la fuite. 

Meurtriers, vous avez déjà perdu !

Comme ceux qui vont assassiner des enfants dans leurs écoles au Pakistan, comme ceux qui kidnappent des petites filles au Nigeria pour en faire des esclaves, vous avez déjà perdu. 

Vous avez perdu parce que vous vivez dans la peur la plus immense et la plus ridicule qui soit. Tuer des enfants, condamner des fillettes à l'esclavage, mitrailler des journalistes, voici la réponse à votre peur panique. Pauvre de vous. Quelle dose de lâcheté vous faut-il pour en arriver là ? 

Vous avez peur d'enfants, vous avez peur de la connaissance qu'offre l'école, vous avez peur de petites filles qui veulent apprendre à lire et à compter, vous avez peur de journalistes qui font rire par la satire et réfléchir par leurs articles, et vous pensez que les détruire vous rendra grand ? Que cela vous sauvera de la peur irrationnelle que vous inspirent la vue d'enfants sur les bancs d'une école ? 

Vous êtes misérables, et vous avez déjà perdu. Si tout cela n'était pas si tragique, comme cela serait drôle. Il suffit d'un peu de savoir et d'un brin d'humour pour vous réduire à rien. Voilà comme vous êtes petits. Voilà pourquoi vous ne gagnerez jamais !

Des centaines de millions d'enfants, chaque jour se rendent à l'école de par le monde. Il y aura toujours des journalistes qui dénonceront les horreurs que vous commettez, il y en a des dizaines de milliers, à l'instant même qui disent ce que vous avez fait, et croyez bien que tous rient devant les choses qui vont font vous tordre de peur. 

Tuez des enfants, tuez des journalistes, tuez des pauvres gens en France et de par le monde. Voici la seule réponse que vous connaissez. Je vous plains autant que je vous exècre. Et la seule chose qui me permet de sourire, un peu, en ce jour de deuil, c'est de savoir que quoi que vous fassiez, vous avez déjà perdu.  

lundi 5 janvier 2015

Sea Change


Révélé avec le single d'ampleur intergalactique Loser, Beck s'était toujours ingénié à ne copier personne, et surtout à faire une musique en dehors de tout sentier battu. Passant d'un album étrange comme Stereopathetic Soulmanure à un autre carrément pop comme Midnite Vultures, à la vitesse où le premier quidam venu change de chemise, on a souvent été bien en peine de trouver un endroit où caser cette musique à mi chemin entre l'expérimental trendy et la pop encore plus trendy. Sea Change allait changer la donne.

On notera soudain, et peut-être pour la première fois chez cet artiste, une certaine lenteur dans le rythme des compositions, et des arrangements de cordes pour le moins inattendus. Tant mieux. Beck a écouté Melody Nelson l'un des (mettez le chiffre que vous voulez ici) meilleurs albums de tous les temps, et rêve secrètement de reproduire le miracle d'un Cargo Culte.

On se laisse donc emporter, homme grenouille à la dérive, au rythme lent d'une marée sans retour. Roulé dans les cordes délétères, et les percussions retenues de ces douze titres doux, suaves et, (allez savoir), empoisonnés. Ce disque est un bateau ivre, porté par une voix qui ne lutte pas contre le courant, mais qui l'accompagne toujours, louvoyant d'une côte à l'autre, cabotinant sans cesse sans le montrer, vers des rives de plus en plus oniriques. Vous ne me croyez pas ? Ecoutez donc Lonesome TearsRound The Bends ou Little One...

Artiste : Beck / Date de sortie : 24 septembre 2002 / Label : Geffen Records / Durée : 52'18"

dimanche 4 janvier 2015

Qu'aurait-il dit de notre temps ?





"C'est une oeuvre jeune, pleine de vie et qui marche de front avec le siècle, mérite immense, dans un temps où presque tout est usé et décrépit le lendemain de sa naissance."

Extrait d'une lettre de Charles de Bernard à Honoré de Balzac, 16 octobre 1831

Source : Honoré de Balzac, Correspondance tome 1, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, p. 415